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Naissance et enfance
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Jorge Carrasco est né à La Paz (Bolivie), le 4 mai 1919. Tout enfant, lors des séjours dans la propriété familiale d’Achicala, il découvre la vie des Indiens, partage les jeux des enfants et fabrique avec eux de petites figurines d’argile traditionnelles, dont il dit qu’elles furent ses premières sculptures. A La Paz, sa mère l’initie à l’art du dessin et de la peinture, tandis que lui, observe les Indiens en train de tailler à la main les blocs de granit qui serviront à paver les rues de la capitale.
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1943, découverte de l’Amérique latine.
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Ses études secondaires terminées, Jorge part travailler pendant un an, au milieu des Indiens dans les mines de Wolfram. C’est au cours de cette année qu’il prend conscience de la dimension cosmique de la terre et de la pierre mais aussi de l’injustice sociale. Il décide alors de parcourir son pays et de le donner à voir dans ses aquarelles. Il exerce comme professeur d’Art Plastique à l’Institut Normal Supérieur et à l’Académie des Beaux Arts de la Paz.
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1945 – 1946, tournée sud-américaine et Pop Art.
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Participation au 5ème salon des Aquarellistes de Lima (Pérou) où il obtient le 1er prix. Encouragé par ce succès il quitte une première fois, en 1946, la Bolivie pour le Pérou… Et entame une série d’expositions au Pérou, Equateur, Colombie, Venezuela, Chili, Panama, Brésil, Uruguay, Argentine. Ses recherches et son projet le conduisent en Colombie, au Venezuela, au Chili, à Panama, au Brésil, en Uruguay et en Argentine. C’est à cette époque qu’il invente « l’art pour le peuple » : « le POP ART ».
1947, première peinture murale.
Il part en Equateur où il réalise en 1947 sa première peinture murale à la Maison de la Culture de Quito, aux côtés de deux peintres de renom : Guerrero et Paredes. Puis il voyage et peint tout ce qui lui paraît être une affirmation de l’identité sud américaine.
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1950, enseignement et œuvres Tiahuanacu.
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De retour à La Paz, en 1950, il enseigne les Arts Plastiques à l’Institut Normal Supérieur et à l’Académie des Beaux Arts de La Paz, tandis qu’il découvre dans sa ville la présence d’œuvres Tiahuanacu, se bat pour qu’elles prennent place dans plusieurs musées de la capitale. C’est aussi à cette époque, en tant que conseiller municipal de La Paz qu’il propose la création du musée national et du Salon d’art Bolivien Pedro Domingo Murillo.
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1953, biennale au Brésil
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Envoyé comme représentant de la Bolivie à la deuxième Biennale de Sao Paolo, (Brésil), Carrasco expose à côté de Picasso et Matisse, avant de partir réaliser de grandes fresques murales sur la production du sucre, à Rio de Janeiro. il propose et crée le Musée National et le Salon d’Art Bolivien : « Pedro Domingo Murillo », en tant que Conseiller Municipal de La Paz.
1954, biennales en Europe
L’année suivante, Jorge Carrasco part à la découverte de l’Europe : Gênes, Venise où il participe, en tant que représentant de la Bolivie, à la Biennale de Venise, puis ce sera l’Espagne, la France, la Suède, l’Angleterre, l’Allemagne et la Suisse.
Établissement en France
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À Paris, il fréquente « La Grande Chaumière » où il fait la connaissance de nombreux artistes et intellectuels tels que Yves Brayer, Jean Cocteau, Picasso, Soulages, Klein etc. Et surtout rencontre Simone, qui deviendra sa femme, la mère de ses cinq enfants, mais aussi « son guide », sa collaboratrice de chaque instant. « Elle fut et est encore mon inspiratrice, mon tout, une partie de moi-même. Voici plus de quarante ans que nous partageons, joies, peines et heurts. Pour moi, l’Art est Amour et l’Amour c’est Elle » dit-il à 83 ans passés…
1958 : retour en terres boliviennes
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C’est avec Simone et leurs premiers enfants qu’il décide de rentrer en Bolivie, mais l’assassinat de son frère qui avait dénoncé un trafic de drogue entre la Bolivie et le Pérou l’oblige à quitter la Bolivie très rapidement. La famille s’installe à Caracas (Venezuela) où Carrasco enrichit son expression en abordant avec succès le dessin animé. Il travaille même sur des programmes éducatifs pour la télévision vénézuélienne, tandis que continuent à s’organiser des expositions en Amérique latine et en Europe.
1959 : première exposition Pop Art
En 1959, il réalise la première exposition de « Pop Art » en compagnie de 14 autres artistes, dont Alfredo Laplaca, Armando Pacheco, Arnal…
1966 : invité des États-Unis et de la France
En 1966, invité par le Département d’Etat, il est l’hôte des Etats Unis. Pendant la même année, il est également invité par le Ministère des Affaires Culturelles en France.
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1968 : Le Menoux
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En 1968, il s’installe avec sa femme et ses cinq enfants en France : Le Menoux (Indre). Par initiative personnelle il réalise les fresques de l’Eglise de Le Menoux (8 ans de travail, 400m² de superficie). Ses recherches, l’amènent à utiliser tous les supports, tous les matériaux comme fondement de ses idées. Il redécouvre la troisième dimension et la sculpture devient son activité principale. Carrasco ne s’arrête jamais. Sans cesse, il met au point de nouvelles formes d’expressions artistiques.
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11 septembre 2001
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Infatigable, passionné, toujours aussi concerné par ce qui se passe dans le monde entier, toujours aussi révolté face à l’injustice et la violence, Carrasco a vécu dans la douleur l’attentat du 11 septembre 2001. Une fois de plus il a voulu témoigner de son engagement d’homme et d’artiste qui ne croit qu’en l’Amour.
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2006 : l’art jusqu’au bout
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En juillet 2006, Carrasco nous quitte, terrassé, en quelques mois seulement, par la maladie. Il travaillera et demandera à ses proches, des toiles, de la peinture et des pinceaux jusque sur son lit de mort. Carrasco laisse derrière lui une œuvre immense répandue à travers le monde. L’association « Les Amis de Carrasco » s’est donné pour tâche de recenser toutes ses créations et de continuer à faire vivre cet artiste hors du commun en organisant des expositions et des manifestations autour de son Art, sa Vie.